Le rideau est tombé. Les grandes mobilisations à caractère plutôt festif s’achèvent. Les beaux discours annonçant les bonnes intentions et déclarant des engagements formels se terminent. Bref, les cérémonies de commémoration de la Journée de la femme du 8 mars sont closes. D’ores et déjà, on revient à la réalité. On redescend sur terre. Et que faire ?
Dans tout Madagasikara, la Journée de la femme a été célébrée en fanfare. Des fêtes mondaines en peu partout. Dans une petite localité de Soavimbahoaka, un petit Fokontany non loin de Fénoarivo- Atsimondrano, Commune rurale d’Ampitatafika, les autorités du Fokontany organisaient une petite fête animée par des « mpitsoka mozika » sur la place publique et quelques badauds dansaient. Et c’est tout ! Pareil dans une contrée à mi-chemin entre Arivonimamo et Miarinarivo, à Soamahamanina, à 60 km environ de la Capitale sur la RN 1, la Commune organisait un défilé des femmes suivi d’un bal populaire. Et c’est tout ! Du pareil au même sur l’étendue du territoire national. Et après, on revient aux dures réalités quotidiennes de la vie. En tout cas, pour la grande majorité des descendantes d’Eve, la Journée du 8 mars fut une journée banale comme tant d’autres où la lutte pour subsister fait toujours rage.
Le point focal de la Journée du 8 mars se passait à Toamasina, la capitale économique de la Grande île. Tout le gotha de la gent féminine y était présent. La cérémonie présidée par la Première Dame soutenue par son époux de Chef de l’Etat et assistée par les femmes ministres et autres dignitaires, au féminin, du pays fut très haut en couleurs. Des déclarations et des engagements ont été tenus. Entre autres, Mme Mialy Rajoelina annonçait qu’elle va militer à bloc pour que les lois en vigueur soient appliquées stricto sensu. Elle poursuivra son combat pour défendre les causes de la femme, entendre fille de tout âge, épouses, etc. notamment la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG). En somme, Mialy Rajoelina se tiendra debout à tout moment !
Les cérémonies terminées et maintenant que faire ! A Madagasikara, 47 ans après ces cérémonies festives du 8 mars, où en est-on ? Pas seulement dans notre pays, à l’échelle continentale et même dans le monde, les conditions de femme ont-elles eu des avancées ? Peu probable ! Le patron de l’ONU déplore plutôt le recul. Les femmes afghanes revivent la galère avec le retour des Talibans au pouvoir. Dans le monde arabe archi-dominé par la religion musulmane, surtout dans certains pays ultra-pratiquants, la femme continue de subir les pires humiliations vis-à-vis des hommes. En Afrique, dans les pays en conflits armés internes comme le Soudan, les viols et violences subies par les femmes s’intensifient. Chez nous, les VBG et viols sur mineurs se démultiplient. En dépit du durcissement de la loi, castration et autres, les viols sur mineurs continuent de sévir. Justement, autour de cette nouvelle peine, des voies commencent à s’élever. Les réticences de certains organismes internationaux font écho quelque part.
Que faire ? Des mesures concrètes doivent être prises. Sensibilisation continue et mobilisation permanente. Education à tous les niveaux. Un programme national structuré inscrit dans la PGE au titre du dynamisme social, l’un des trois piliers.
Ndrianaivo